Une troisième visite pour moi dans cette salle à manger qui change de visage autant que de vocation. Serait-ce le Bal du Lézard qui, tel un caméléon, influence les mues de son voisin ? Le Cendrillon a pris la place du Triplex Suspendu et a réaménagé les lieux à ses couleurs et à son style. Ambiance feutrée, les clients sont au rendez-vous chaque soir.
L’ancien Cendrillon, qui logeait là où est le Stratos aujourd’hui, était un restaurant familial style Marie-Antoinette pas guillotinée. La princesse s’est départie de son vieux carrosse et est devenue plus capricieuse et sophistiquée ; serait-ce l’âge ? J’ai été surpris : on a ajouté un comptoir en « u », on a installé toute une cuisine moderne vers l’arrière, on a aménagé un comptoir dédié aux huîtres. Bref, l’endroit est méconnaissable. La fée marraine, d’un cou de baguette, l’a transformé de hippie à hipster.
Le menu est rempli de curiosités salivantes : du ceviche de pétoncles au poisson d’arrivage mariné, jusqu’aux huîtres ouvertes sur le gril au charbon, tout est attrayant. Hommage à la grosse bouteille de Labatt 50 à 8,50 $, là tu parles la princesse ! Une piasse de plus qu’au Jos Dion, c’est bien correct ! J’étais par contre le seul prolétaire, la grande majorité sirotait du vin à 7,18 $. Est-ce moi qui ne sors pas souvent ou le prix du pétrole ? 10 $ le verre de vin ?
Un collègue me pousse vers le shooter d’huître aux tomates fumées ou oyster shot (5 $). Une excellente idée pour l’apéro ! Il n’y a pas d’alcool dedans cependant, je m’attendais à de la vodka et du tabasco, mais non. Une bonne idée rafraîchissante qui tombe un peu à l’eau (bruit de tambour cymbale).
Comme entrée, six huîtres chaudes ouvertes sur le gril au charbon (20 $). La présentation est magnifique et ce nouveau type de cuisson m’emballe. Les huîtres chaudes sont bonnes et j’en mangerais tous les jours, mais la chaleur et le charbon n’apportent rien d’exceptionnel. D’autres se délectent d’un plateau de charcuterie à faire fondre les cœurs de La Réserve (15 $).
Les différents plats ont le gabarit des tapas ou de pintxos. Comme plat principal, mon choix s’est arrêté sur la pièce de bœuf cuite sous vide et grillée. Ce soir-là c’est la macreuse, mon morceau préféré (« chic chic chic ! »). Une maîtrise de cuisson parfaite. Les deux médaillons saignants fondent presque dans la bouche. Le rôti de PDT sauge et chorizo est une découverte succulente. Elle se présente comme une galette et se détache de façon adorable. Que dire de plus que j’en aurais pris davantage. On devrait remplacer le fenouil par un accompagnement plus consistant ou calorique.
Petites bouchées pour gros portefeuilles
Les restaurateurs ne l’ont pas facile, le prix des aliments augmente et on doit faire plus avec moins, mais je dois avouer que j’avais encore faim. Tout compte fait, ça m’a coûté environ 46 $ avec le pourboire, ce qui est normal pour un souper mais, en ces temps austères, on dirait que j’ai un peu moins de patience. L’étau (économique) se resserre, et ce n’est pas dans mon estomac. D’autres ont dû commander un autre plat pour atteindre la satiété.
Allez-y pour vivre une expérience gastronomique hors normes à l’occasion d’une fête ou d’une première rencontre. Coït réussi ou argent remis. Il faut y aller pour essayer cette petite sœur de La Planque qui nous offre un menu assurément original et alléchant.
Restaurant Cendrillon
1039, 3e Avenue
418 914-9838
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