Je n’avais pas vraiment d’attente avant de me rendre au Royal Tandori. Le dernier restaurant indien où j’avais mangé ne m’avait pas impressionné plus qu’il le faut, d’autant que j’ai une aversion pour l’odeur de patchouli. C’est par contre un menu élaboré d’une quinzaine de pages et d’autant de combinaisons qui couvrent un spectre impressionnant de plats d’Extrême-Orient qui m’attendait. Nous avons pris une combinaison pour deux, plus précisément la combinaison CC, parce que «c’est correct».
Assis sur une belle grande terrasse en bois qui fait le pourtour, nous étions seuls à en profiter. Les autres clients, quand même nombreux, avaient préféré l’intérieur. C’est vrai que le décor du restaurant est dépaysant. Je craignais malgré tout d’être agacé par le bruit des voitures de l’intersection particulièrement achalandée de la 1re Avenue et de la 18e Rue. Au final, nous avons apprécié l’action qui s’y déroule et le bruit est rapidement disparu derrière une populace fauve et en transit. Le coin se développe, on aime ça. D’ailleurs, en face, le Marinier est toujours occupé, même à 19h45.
Les entrées…
Le papadam est une galette de farine composée de lentilles frites qui goûte un peu le pain pita. Elle est accompagnée de carottes marinées dans une sauce piquante absolument délicieuse et d’oignons confits aux épices dont j’ai du mal à reconnaître les origines. Combinés, ça goûte la cerise piquante imbibée de sirop d’érable sur un lit de croustillant sec. Très réussie comme entrée, c’est au-delà de mes attentes même si je pense toujours être déçu pour la suite du repas, dans mon dedans ténébreux dû à la super lune.
Comme deuxième entrée, un sheek kebab à point, bien grillé, bien juteux. La pièce de résistance de ma soirée. Pour l’accompagner, deux gros bhajis à l’oignon. Un bonnet d’oignon et d’épices – curcuma, cumin, coriandre, gingembre… Le tout est enrobé d’une pâte plongée carrément dans l’huile. Le ketchup rosé maison est l’ami parfait des bhajis et rehausse le goût des épices. Une petite gorgée de vin grec et c’est le party dans la bouche. Un stroboscope et une boule disco s’installent sur ma gencive!
Le plat principal
Comme plat principal, un poulet au beurre, de l’agneau bhoona et des légumes au cari escortés d’un pain naan impeccable (!!) et d’un riz pulao à rendre jaloux. D’abord, il faut tremper le pain naan dans la sauce rosée du poulet au beurre. Lorsque vous serez revenu au Québec, prenez les trois autres plats et déposez-les dans votre assiette de façon aléatoire. Mettez du riz à côté de tout ça puis re-mangez du pain naan parce que c’est le bonheur. Une mention spéciale au poulet au beurre qui goûte le ciel; comme un nuage dans ma bouche, une sensation d’unité mais aussi d’élévation. J’ai aimé l’agneau un peu fondant; les légumes étaient là parce qu’il en fallait, mais j’aurais pris encore plus de poulet.
Et pour finir…
Comme dessert, une cocotte dans un petit bol vulnérable-blanc-de-lait. Pas désagréable, cette petite boule curieuse qui semble enrobée de chocolat et qui goûte le café et l’anis. C’était très bon, mais on en voudrait davantage ! Tant qu’à faire une petite boule, pourquoi pas une grosse? Tout le monde aime les grosses boules, mais nous n’avions plus tellement faim. Grosses boules!
On ne pouvait pas imaginer mieux comme resto indien dans le quartier. Un indien-bouthanais-népalais apportez votre vin assez chic et avec une terrasse égayante, entouré de la Merveille du Vietnam et du Pho Saigon, rien de moins. On y mange déjà très bien; qu’est-ce qu’on y goûtera si ça s’améliore, en plus! Nous souhaitons de tout cœur que la diaspora bouthanaise trouve sa place dans Limoilou. C’est ce que vous encouragerez en allant manger là.
Nous avons bien vécu ce soir: «du pain naan pour emporter!!»
Royal Tandori
1746 1e Avenue
581 330-3111
Cet article Royal Tandori: voyage en Extrême-Orient avec une boule disco est apparu en premier sur Mon Limoilou.